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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 00:38

Je sais qu’il vaudrait mieux pour moi que j’oublie cet oral quelques temps, mais j’avais quand même envie de décrire mes impressions, par écrit. Car si je ne suis globalement pas satisfaite de ma prestation, je vois aussi de nombreux points positifs.

Je suis donc tombée sur le monologue de Figaro. J’avais presque envie de rire quand elle m’a dit « Je vais t’interroger sur... (notez le petit temps d’attente pendant lequel je la suppliais mentalement de terminer sa phrase par « Camus » ou « Diderot ») le mariage de Figaro ». Le théâtre était le seul objet d’étude sur lequel je ne voulais absolument pas passer (mais je me suis rendue compte après coup que c’était finalement mieux que la poésie).

A ce moment-là, j’ai stressé un peu, mais cette angoisse était largement supportable, et c’est le premier point positif : j’ai réussi à contenir mes émotions, à ne pas paniquer. J’étais un peu blasée, certes, mais détendue. Je suis arrivée à 7h30, je devais passer à 8h, mais j’ai été appelée à 9h. Et, pendant ce temps, j’ai révisé en restant tout à fait calme, alors qu’en principe, dans ces moments-là, il m’arrive de trembler ou d’avoir mal au ventre. Une grande évolution !

En fait, plus que stressée, j’ai surtout été très déçue de ne pas tomber sur Camus. J’ai donc pris ma feuille et je suis partie, comme me le demandait l’examinatrice, m’installer sur un bureau au fond de la salle. Un peu étourdie, j’aurais oublié de prendre mon texte et de laisser mon portable dans mon sac si l’examinatrice ne me l’avait pas rappelé.

L’examinatrice ? Elle avait l’air très sympathique, mais aussi très sérieuse. Pendant ma présentation du texte, elle n’a pas souri ou hoché la tête une seule fois. Elle s’est contentée de me regarder, ou de prendre des notes de temps en temps. Je dois avouer que c’était un peu déstabilisant, mais je savais aussi que c’était normal, et que ce n’était pas pour autant que je disais des bêtises.

Au niveau du commentaire, j’ai été très déçue de ma prestation. J’avais  beaucoup d’hésitations : je faisais souvent des phrases qui n’avaient aucun sens, et tandis que je parlais, je me demandais « mais qu’est-ce que je suis en train de dire ? Où je vais ? ». J’avais écris mes notes un peu en vrac. Parfois, j’étais tellement perdue dans ce que je disais que je n’ai pas terminé certaines phrases. Le contenu aussi était médiocre. L’intérieur de mes parties était assez désorganisé, je n’ai pas assez cité le texte, encore moins les lignes auxquelles correspondaient les rares phrases  que je lisais. J’ai fait pas mal de paraphrase, et pas suffisamment d’analyse stylistique du texte. Mais je crois que le pire était vraiment la façon que j’avais de m’exprimer, c’était presque catastrophique.

Au niveau de l’entretien, j’ai aussi été très déçue. Déjà au départ, nous parlions d’un texte complémentaire, et elle m’a cité une phrase que j’ai mal interprétée (mais on va espérer que ce n’était pas trop grave). En dehors de cette question, c’était un peu étrange, parce que généralement elle ne me demandait pas d’approfondir mes réponses. Alors soit je les développais suffisamment, soit elle avait prévu d’en poser plein et simplement de voir comment je me débrouillais.

 Je me suis déçue quand elle m’a demandé de parler de pièces que j’avais vues. Certes, j’ai réussi à lui faire comprendre que j’allais régulièrement au festival d’Avignon, ce qui est un très bon point je suppose, mais j’ai tout de même été incapable d’argumenter : à la question « pourquoi tu as aimé cette représentation ? » j’ai répondu « J’ai bien aimé les décors, les costumes, le jeu des acteurs, la musique. » sans approfondir. Et, bien évidemment, de nombreux arguments me sont revenus en mémoire en sortant de la salle. 
Autre problème : j’ai laissé entendre que la pièce « Ubu roi » est de la comedia dell’arte, ce qui n’est pas le cas. Il se trouve que je l’avais vue sous forme de comedia dell’arte au festival d’Avignon, mais ça je ne l’ai pas précisé, elle a donc du penser que je n’avais pas compris ce qu’était la comedia dell’arte.

Je finirai cependant par une petite anecdote qui m’a amusée. Lorsque les dix minutes de l’entretien furent écoulées, elle me remercia et m’invita à ranger mes affaires. Je m’exécutai. Tandis que je rangeais, quelques pièces vues au festival d’Avignon me revinrent en mémoire. J’hésitai quelques instants : après tout, l’entretien était terminé. Mais si je voulais une dernière chance de montrer que j’étais cultivée, c’était maintenant où jamais. Je me décidai donc à prendre la parole. Je commençai une phrase, en attendant qu’elle m’autorise à continuer avant de la poursuivre.
« J’ai aussi vu des romans qui avaient été adaptés en pièce » dis-je alors.
Elle me lança un regard étonné, ce qui me fit plaisir : je lui avais appris quelque chose, et cela montrait que j’avais vu des pièces variées. Par ailleurs, avant que je finisse ma phrase, elle m’avait interrompue en me demandant « au festival d’Avignon ? » question à laquelle mon approbation lui montra, je l’espère, que j’avais vu là-bas un nombre de pièces conséquent. J’ajoutai ensuite :
« Il y a certaines pièces où il y avait même une petite mise en scène. Par exemple, dans « L’Etranger » de Camus, c’était un monologue, et la comédienne avait des figurines pour représenter les différents personnages. Mais il y avait aussi certaines pièces où il y avait très peu de mise en scène ».
Ce n’était pas grand-chose, mais j’espérais que cela suffirait. Puis je quittai la salle. Le problème, c’est que la dernière information que j’ai rajoutée n’était plus dans le cadre de l’entretien. J’espère qu’elle l’a quand même pris en compte.

Ce qui m’amuse aussi, en y repensant, c’est que j’ai révisé une bonne partie de l’entretien de Figaro le matin même : dans le métro, j’ai lu le résumé du « Barbier de Séville » et de « Ruy Blas ». Je devais passer à 8h, et j’ai été appelée à 9h. J’en ai donc profité pour revoir la tirade de Marceline dans « Le mariage de Figaro » et la vie de Beaumarchais. Et heureusement, car ça m’a été très utile.

En tout cas, même si cet oral ne s’est pas très bien passé, et que je ne pense pas dépasser 12 (même si je continue d’espérer), j’en retire un bilan positif. Pourquoi ? Notamment parce que ça m’a aidé à acquérir une méthode de travail, même si encore une fois j’ai été très désorganisée et que j’ai vu une partie de mes textes les derniers jours. Ca m’a aussi appris ce que signifiait vraiment « travailler », et l’année prochaine me fait moins peur. Bosser, ce n’est pas si terrible (enfin, si j’aime la matière).

Ce que j’aime aussi dans ce genre d’examens, c’est que la préparation est plus « libre » et donc plus agréable. Je m’explique : pour me préparer à l’entretien, en plus de réviser la biographie des auteurs et le résumé des livres, j’ai pu me concentrer sur quelques points qui me plaisaient, et lire des œuvres complémentaires selon mon envie. J’ai lu une partie du « Mythe de Sisyphe » que je compte poursuivre pendant les vacances, ainsi que « L’Etranger » de Camus et « L’existentialisme est un humanisme » de Sartre.

J’ai aussi découvert avec joie que j’avais une excellente mémoire, bien meilleure que ce que je pensais. Ce qui fait qu’en deux jours, j’ai appris énormément de choses pour préparer l’entretien : comme je n’avais plus le temps d’apprendre quoique ce soit par cœur, je relisais mes cours, mes textes, mes analyses, et ça suffisait, je retenais une quantité impressionnante d’informations.
Et, même si je savais déjà que j’avais une très bonne mémoire, ça m’a fait un bien fou de me rendre compte que j’étais capable de retenir une quantité importante d’informations simplement en les lisant.

En conclusion, cet oral m’a énormément déçue, à bien des niveaux, mais j’en garde un très bon souvenir quand même, d’abord et surtout parce que le fait que je n’aie pas beaucoup stressé juste avant m’a marqué et me rassure (oui, même si l’oral m’a envahi l’esprit pendant mes deux semaines de révisions), mais aussi parce que je sais mieux travailler, et que je râle moins quand je dois m’y mettre. Mais aussi, et j’ai oublié de le dire, ça m’a donné envie de lire de la philosophie et des classiques de façon générale.

Oral, j’ai beau t’avoir massacré, je t’aime quand même <3

(Sur cette petite note un peu masochiste sur les bords, mes amis, je vous laisse !)

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commentaires

C
C'est frustrant quand même cette impression d'avoir raté j'imagine... Tiens-moi au courant pour ta note!
Répondre
L
<br /> <br /> Ca c'est sûr, et c'est d'autant plus frustrant que j'avais super bien réussi mon oral blanc !  Pas de problèmes je mettrai mes résultats sur mon blog :)<br /> <br /> <br /> <br />

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