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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 23:56

Je repense parfois à mon enfance. Aujourd’hui, ce sont les moments de lecture qui me reviennent en mémoire, qui me semblent à la foi si lointains et si proches. Le genre que j’aimais le plus était la fantasy, et sur ce point je n’ai aucune hésitation. Ce genre dépassait, et de loin, tous les autres. Mon enthousiasme était tel que je lisais en cachette, parfois jusqu’à minuit, alors que mes parents me croyaient endormie. La trilogie qui m’a le plus marquée est sans nul doute Le livre des étoiles d’Erik l’Homme. Je l’ai lu plusieurs fois, et lorsque je devais finalement refermer le dernier tome et quitter les personnages que j’aimais, lorsque je devais accepter que leurs aventures fussent terminées et que j’allais devoir continuer mon existence sans leur compagnie, le vide m’envahissait, et je versais quelques larmes. Je passais énormément de temps à lire, c’était mon activité préférée. Lire, tourner les pages, m’imprégner des histoires, laisser mon esprit voyager dans ces mondes que m’offraient les romans  accompagnant mon quotidien.  

Ces mondes me soignaient. Je n’étais pas malade, mais simplement très sensible : j’étais très souvent victime de coup de blues. La tristesse me visitait le soir, et bien qu’elle disparût au matin, je redoutais ces moments où je serais confrontée à ces coups de blues passagers. Les livres m’aidaient, la fantasy m’aidait. Lorsque venait le moment où la tristesse me frapperait, je pensais au monde que j’allais bientôt pouvoir visiter. Alors un sourire se dessinait de nouveau sur mon visage. J’ouvrais le livre, les yeux animés par l’impatience et la joie, et je pouvais enfin laisser mon esprit s’évader, oublier ma tristesse pour me concentrer sur celle des personnages que j’aimais tant.

Que s’est-il passé, depuis toutes ces années bercées par la lecture ? J’aurais du progressivement me mettre à lire des livres plus « sérieux », délaisser sans pour autant abandonner la fantasy. J’aurais du être attirée, petit à petit, par des romans plus classiques. J’aurais du naturellement glisser vers cette adolescence qui me mènerait à l’âge adulte, et quitter sans m’en rendre compte et avec joie les mondes qui avaient accompagné mon enfance. A mesure que je grandissais, mon esprit enfantin aurait s’effacer, ce qui m’aurait poussée à vouloir lire des livres plus sérieux.

Malheureusement, la réalité fut différente que ce que j’imaginais. Ce fut ma raison, et non mon cœur qui me poussa à lire des classiques. La volonté d’avoir de la culture était grande, celle de lire ces livres beaucoup moins. Alors, ne m’autorisant à lire de la fantasy qu’après avoir terminé un ou plusieurs classiques, je finis par perdre ma belle motivation et par délaisser cette activité dont je ne pouvais pourtant me passer quelques années plus tôt. Cette situation mis du temps à s’installer, c’est pourquoi je n’en pris par garde.

Cela fait plusieurs années que je ne lis plus autant. Que je ne lis presque plus, pour être honnête.
J’essayai plusieurs fois de me replonger dans des romans régulièrement. Je voulais me convaincre que prendre de nouveau l’habitude de lire referait germer en moi le goût de la lecture. Je réussis à lire quelques classiques, mais la passion de la lecture avait disparu. Ma raison appelait le livre, mon cœur l’ordinateur.  Presque désespérée d’avoir perdu cette passion qui me rendait si heureuse, je réessayai de me mettre à la fantasy, mais le résultat ne fut pas différent : je lus quelques romans avant de renoncer, encore.

Cela fait pas mal de temps que j’alterne des périodes de lecture et des périodes creuses. Un mois, je parviens à me remotiver, et je termine plusieurs livres. Le mois suivant, je n’en lis aucun. Voilà comment on peut résumer mon activité littéraire, puisque pour l’écriture c’est un peu le même schéma, depuis plusieurs années.
Depuis le bac de français, je lis un peu plus. J’ai réussi à me remotiver, mais c’est plus l’idée qui me séduit que les livres eux-mêmes : j’aime, j’adore l’idée d’apprendre en lisant, de me dire que je me cultive de façon plutôt plaisante. Je rechigne moins à ouvrir un livre. Pendant les vacances, j’essaie de lire au moins cinquante pages par jour. Ce n’est pas énorme, finalement, mais ça me permet de garer un certain rythme. J’alterne philosophie et classiques de la littérature, et je me lancerai peut-être dans un livre de fantasy de temps à autre si l’envie m’en prend.

Pourtant, la passion de la lecture n’est jamais revenue. Jamais l’envie de lire ne m’atteint subitement, j’avais je n’ouvre un livre parce que je ressens le besoin presque vital de le faire. Je l’ouvre parce qu’il le faut. Je ne passe pas un mauvais moment, lire ne m’a jamais été désagréable, c’est une activité plutôt plaisante, mais cela n’empêche que je suis obligée de me forcer pour aller lire, et me forcer pour ne pas arrêter. J’ai envie de faire autre chose, je suis attirée par l’ordinateur qui me fait les yeux doux, et je dois lutter contre cette envie.
En plus de cela, je suis confrontée à un autre problème, et de taille : je n’arrive plus à me concentrer pendant ma lecture. L’autre jour, j’ai lu une vingtaine de page en 45 minutes. Je suis sans arrêts en train de relire la même phrase. Je pense souvent à autre chose, je pense à ce que je ferai après, je pense à mes notes, je pense à la rentrée, je pense aux gens, je pense à tout et je pense au fait que je n’arrive pas à me concentrer. Je suis embarquée dans ce cercle vicieux où, quand j’ouvre un lire, je suis terrifiée à l’idée de ne pas réussir à me concentrer, et obsédée par cette peur, je n’arrive effectivement pas à me concentrer. Je pensais que ce problème finirait par disparaitre, mais ça fait des jours qu’il m’empêche de profiter des livres.

J’aimerais aimer lire comme avant, j’aimerais qu’un livre me transporte, j’aimerais de nouveau ressentir cette envie furieuse de lire, lire et ne plus m’arrêter. Lire pendant une, deux, trois heures était pour moi la meilleure des thérapies contre les coups de blues. J’aimerais retrouver cette sensation que j’éprouvais à l’époque où mes parents me croyant en train de dormir, je rallumais ma lampe de chevet pour poursuivre ma lecture en cachette. Et que, voyant le temps s’écouler, sachant que je serais fatiguée le lendemain si j’éteignais trop tard, je ne pouvais pourtant pas me résigner à fermer ce livre merveilleux.  Où est passée cette sensation ? Où est passé ce goût de la lecture ? J’aimerais que ma passion revienne avec tout type de livre, j’aimerais être attirée par les classiques autant que je l’étais par la fantasy. Je voudrais que la lecture soit de nouveau l’activité qui soignera les blessures de mon cœur, les coups de blues, la tristesse. Pourtant la passion m’a fui, et je ne sais si elle reviendra un jour avec autant de force.

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commentaires

C
C'est fou comme je me retrouve à chaque fois dans tes articles. Franchement, j'aurai pu l'écrire... quand j'étais au lycée. Parce que depuis les vacances tout a changé, j'ai retrouvé ma passion,<br /> mon besoin de lire. Au lycée, tu travailles tellement pendant la journée qu'après lire ça paraît trop intellectuel pour être un loisir. Avec tout ce que je lisais pour les cours, je n'avais plus le<br /> courage de lire pour mon plaisir après. Donc j'espère pour toi que ça ira mieux après le lycée.<br /> Et comme toi, les classiques je les lis plus pour ma culture générale que parce qu'ils m'attirent. Honnêtement, les seuls classiques que j'ai vraiment aimé par goût et pas par raison (parce que<br /> c'est vrai, parfois "j'aime" un classique pour sa valeur intrinsèque, parce qu'il est bien écrit mais pas parce que je l'ai adoré MOI) c'est les Austen et ceux du même style. Chacun à son genre<br /> préféré, il ne faut pas forcer les choses. Après ça n'empêche pas de lire des livres qui ne sont à la base pas à ton goût pour te cultiver.
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